Par José Machado

Etant l’un des administrateurs d’une association professionnelle de blanchisseurs hospitaliers, j’ai récemment proposé la création d’un groupe de travail dédié à la lutte contre la disparition du linge dans nos établissements de santé. Un sujet qui peut sembler anodin, mais dont l’impact financier est colossal et souvent sous-estimé !
Parlons chiffres : rien que pour les draps traités par les blanchisseries hospitalières, j’estime que 1 à 3 millions disparaissent chaque année, générant un coût de remplacement de 8 à 24 millions d’euros. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg ! Si l’on inclut l’ensemble des articles subtilisés –vêtements de travail, bandeaux de lavage, lavettes, linge éponge, sans oublier les coûts liés à la gestion, au marquage et aux commandes, le montant doit très probablement dépasser les 100 millions d’euros annuels.
Ces sommes faramineuses sont directement soustraites des budgets de nos services de soins. C’est de l’argent qui pourrait être investi dans l’amélioration des équipements, la formation du personnel, ou directement au bénéfice des patients.
Face à cette situation, il est crucial d’agir. Nous devons alerter et sensibiliser toutes les parties prenantes – du personnel soignant aux patients, en passant par les ambulanciers– aux conséquences financières de cette hémorragie. C’est pourquoi, dans le cadre de ce groupe de travail, je proposerais d’évaluer la pertinence d’organiser une journée nationale de sensibilisation dédiée à ce fléau. Une occasion de fédérer nos efforts et de mettre en lumière l’importance de chaque pièce de linge dans le bon fonctionnement de nos hôpitaux.
Qu’en pensez-vous ? Comment pourrions-nous, ensemble, mettre fin à cette gabegie et réaffecter ces millions d’euros au service de notre système de santé ?