Un accord de branche* sur les mesures urgentes en faveur de l’emploi et la formation dans l’industrie textile IDCC 18 est paru parmi les BOCC de cet été.

La branche de l’industrie textile a été le secteur industriel impacté le plus tôt par les conséquences de la mondialisation, qui se sont traduites par une baisse du nombre d’entreprises et une baisse des effectifs salariés en France. Les partenaires sociaux de la branche se sont historiquement mobilisés pour accompagner les entreprises et les salariés dans les mutations structurelles de la branche, afin de préserver la compétitivité des entreprises ainsi que l’emploi salarié en France, mais également pour mobiliser les leviers nécessaires pour faire face aux difficultés conjoncturelles rencontrées par la branche.
C’est ainsi notamment que les partenaires sociaux de la branche ont conclu un accord du 24 novembre 2020, et un avenant du 21 novembre 2022 sur l’activité partielle de longue durée, qui s’inscrivent dans un objectif de préservation des compétences et de l’emploi, et de sauvegarde de l’activité des entreprises de l’industrie textile. Or, depuis 2022, les entreprises textiles ont été confrontées à des difficultés d’approvisionnement en matières premières et des problèmes liés à la logistique mondiale qui ont été accentués par la guerre en Ukraine.
De plus, la hausse exponentielle des prix de l’énergie a frappé durement les industriels du secteur textile. Le prix du gaz naturel a en effet augmenté de 80% en France entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2024 (source Xerfi), alors qu’une partie de la branche (l’ennoblissement) fait partie des secteurs énergo-intensifs. Dans la mesure où le prix de l’électricité est en grande partie associé à celui du gaz, ces augmentations des coûts liés à l’énergie ont été violentes pour les industriels textiles.
Toujours animées par l’objectif commun de sauvegarder l’ensemble des entreprises de la branche et de préserver l’emploi de leurs salariés, les parties signataires ont décidé, conformément aux dispositions de l’Article L. 6332-1-3 du Code du travail, d’ouvrir la possibilité d’une prise en charge par Opco 2i, pendant une durée de deux ans, des coûts de formation engagés pour faire face à de graves difficultés économiques conjoncturelles.
Etat des difficultés rencontrées
L’enquête de conjoncture économique conduite en janvier 2025 auprès de 450 entreprises représentatives de la branche montre qu’une partie des industriels textiles rencontre des difficultés économiques. Outre la tendance baissière du chiffre d’affaires, les industriels de la branche continuent à subir les hausses du prix de l’électricité et du prix du gaz, en conséquence notamment du conflit en Ukraine. Le prix du gaz naturel a en effet augmenté de 80% en France entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2024 (source Xerfi), alors qu’une partie de la branche (l’ennoblissement) fait partie des secteurs énergo-intensifs.
Enfin, les industriels ont continué à témoigner dans cette enquête des difficultés rencontrées pour recruter et former leurs salariés, notamment en raison de la mise en œuvre de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel et ses impacts sur la prise en charge des coûts de formation.
Tension sur l’emploi
Les entreprises de l’industrie textile continuent néanmoins de recruter, notamment en raison d’une pyramide des âges marquée par une forte présence de seniors dans la branche (39,7% des salariés ont 50 ans et plus – source : DARES), qui devront être remplacés à plus ou moins brève échéance, et nécessitent d’assurer la formation des équipes en place pour assurer la transmission des savoirfaire indispensables au bon fonctionnement des entreprises.
C’est dans ce contexte de difficultés rencontrées par une partie des entreprises que les parties signataires souhaitent mettre en œuvre un accord de mesures d’urgence pour soutenir l’emploi et la formation professionnelle de la branche de l’industrie textile. Découvrez le contenu de l’accord ci-après.
* Il a été signé le 4 mars 2025 par l’Union des Industries Textiles UIT ; ainsi que par les syndicats de salariés Fédération des Services – C.F.D.T., Fédération C.F.T.C. – CMTE Chimie, Mines, Textiles, Energie, Fédération Textile-Habillement-Cuir-Blanchisserie – C.G.T. et Fédération de la Chimie FO. Il a pour objet, conformément aux dispositions de l’Article L. 6332-1-3 du Code du travail, d’ouvrir la possibilité d’une prise en charge par Opco 2i, pendant une durée de deux ans, des coûts de formation engagés pour faire face à de graves difficultés économiques conjoncturelles. L’accord est applicable au 1er mai 2025, pour une durée déterminée de 2 ans.